Ma nouvelle gueille!

Bonjour,

Je vous présente, aujourd'hui, une vieille veste, en laine grise, achetée 3 francs 6 sous au supermarché du coin. Complice, elle m'a régulièrement accompagnée dans la paresse de mes matins dominicaux. Ses belles années sont un peu loin. (Un peu comme les miennes!!) et trouée au coude, elle avait perdu de son lustre! Mais que cela ne tienne, après un petit coup de baguette de la Fée Chiffonne, la revoilà toute pimpante pour vivre de jolies ballades, certains dimanches après midi d'automne.

La petite histoire...

Cette veste en laine a été une complice de toujours et c'est elle qui m'a inspiré la forme du manteau "Fleur de lys "( voir post du 30/10/10) en me permettant de relever son patron. Après de bons et loyaux services, c'est à son tour de passer entre mes doigts et de subir quelques embellissements! Et pour cela tous les vieux restes, toutes les chutes et bouts de laines conservés des créations précédentes, se sont alliés pour me donner une leçon de couture!

D'abord un ovale de laine bouillie tout doux, coupé dans une chute de l'ensemble "Limaçon" (voir posts de mars 2012) est venu occulter le trou béant comme une vilaine plaie, au coude puis un deuxième est venu s'ajouter sur la manche intacte pour éviter que l'attention se porte sur la manche blessée! Puis un ruban confectionné dans les restes de la robe "Adélaïde" (voir post du 05/04/12) a fait le tour du buste et terminé sa course par un noeud plat dans le dos . Un gros bouton parade comme une broche sur le devant, en guise de fermeture et des bouts de laine dépareillés forment les six gros pompons accrochés aux deux pointes de la veste, pour un effet original: des pompons dans les jambes, un peu comme ceux cousus pour le châle "Limaçon".

Ainsi, cette armée de bouts de rien, de bouts de tout, bouts de galons, bouts de tissus, bouts de ficelle,... est parvenue à renverser l'ordre établi, bousculer les idées préconçues et changer la destinée de ma gueille qui s'engage aujourd'hui vers un avenir plein de promesses! J'ai entendu dire qu'elle faisait fureur sur une jupe et une tunique, grises, "faites maison", et qu'à elles trois, elles formaient un jeu de nuances et de matières fabuleux.

A bientôt.

Ps: Le mot gueille demande peut-être une explication car s'il a été souvent utilisé dans mon enfance par mes proches ascendants qui savourent encore à parler le patois du Sud-Ouest, peut-être n'aviez-vous jamais entendu ce mot.? Cette question m'est venue lorsque je m'interrogeai pour écrire le mot "gueille". Impossible de le trouver dans le dictionnaire ni sur les sites spécialisés du Net. Ce mot si familier pour moi était donc un mot rare! Mes recherches m'ont amenée sur les définitions suivantes qui correspondent d'ailleurs à l'image que je me faisait de lagueillede mes aïeuls ! Les voici:

Gueille : vieux vêtement, bon pour la poubelle. Par extension, gueille est aussi utilisé pour désigner la serpillière.

Gueille de bonde : bout de tissus servant à colmater la bonde de la barrique. Deux sens : personne mal habillée, ou bien alcoolique (imbibée comme la gueille de bonde, insultant!).