Dans la cour des grands!

23 août 2013

Bonjour,

La cour du cloître prend des airs de galerie royale où, sous les arcades romanes, se croisent princes, ducs, marquis, vicomtes et autres barons... titres de noblesse que j'ai attribués (sans complexe) à mes manteaux-redingotes.

Leur coupe est basée sur un de mes modèles exclusifs que j'avais imaginé il y a plusieurs années et aujourd'hui seulement ils sont admirés et de plus en plus portés. Comme si pour oser la différence il fallait du temps, le temps à l'oeil d'apprivoiser la forme nouvelle ou les matières inattendues, au ventre de se détendre face au regard des autres, au coeur de ressentir le plaisir de porter d'un tel vêtement et à la tête de penser "je suis unique"... Ah! Oser! Que c'est difficile d'oser dans notre société où l'on nous inculque depuis l'enfance le "tous-pareils", la pensée unique et le politiquement correct! Alors que... alors que... c'est la différence qui fait la richesse, le confrontation d'idées, la communication et la diversité (des couleurs, des formes, des matières...), un monde plus beau.

C'est ce qui se passe avec mes chapeaux aussi: il y a quelques mois, on critiquait:"Tes chapeaux sont trop hauts" et aujourd'hui les femmes les essayent de plus en plus et repartent avec. Quel intérêt de fabriquer des chapeaux comme les autres, à la même hauteur, quand mon objectif est de surprendre, de faire naître l'émotion et d'inspirer le courage à la différence.

Souvent les gens me posent la question suivante:"Mais vous portez vos tenues?" Bien-sûr que oui, sinon cela serait un mensonge, un parjure et lorsque je les porte (je dois avouer qu'au début il m'a fallu de l'audace pour découdre mes peurs nouées et bien apprises depuis mon plus jeune âge), ce fameux regard des autres s'adoucit et un sourire apparaît sur les lèvres de celui ou celle que je croise. Oui, j'entends déjà mes détracteurs me répondre:"Un sourire ... moqueur"! Eh bien pas du tout! C'est un sourire bienveillant, complice et silencieux du combat que je mène contre l'uniformité, complaisant à l'égard de l'effronterie dont je fais preuve face aux codes de la mode formatée, envieux presque du débroussaillage que j'effectue sur le chemin qui mène jusqu'à moi-même, travail qu'ils ne s'autorisent pas à entreprendre pour emprunter leur propre chemin, jaloux peut-être de la liberté que j'affiche sans complexe. (puisque je suis moi-même!)

Et moi, pendant la durée de ce sourire, ce bref instant furtif, je suis heureuse de tout cela, de tout ce questionnement intérieur qui s'anime, de toutes ces sensations de liberté avortées qui se réveillent.

Objectif atteint!

Je me suis quelque peu égarée sur mon chemin, la parole libre et le coeur léger et je ne vous ai pas montré mes redingotes, véritables sujets de ce post. Et je me rends compte que même le titre évoquait inconsciemment ma quête d'évolution. Etre libre de ses désirs, c'est grandir. Et aujourd'hui, je suis dans la cour des grands!