Ma collection blanche

31 août 2010

Bonjour,

Après un sérieux nettoyage doublé d'un tri efficace dans les "vieilleries" que je collectionne et dont je raffole, j'ai découvert ou plutôt redécouvert des pièces d'exception chargées d'histoire (de femme!), et je me suis composé une petite garde-robe blanche, bien décalée, bien personnalisée, bien estivale (l'été ne se termine qu'au premier jour de l'automne, le 23 septembre!) avec des pantis, des culottes fendues en passant par des chemises de drap brodées en monogrammes, tout un univers de dessous, autrefois caché et dé-fendu, exposé en peine lumière, une remontée dans le temps, sympathique et délicieuse, dans l'intimité ficelée de nos grand-mères:

1 Les pantis, (d'ailleurs ce mot a complètement disparu, même des pages des dictionnaires!!) boutonnés sur chaque hanche par un minuscule bouton de nacre, étaient "ajustés" à la taille, (le mot est exagéré tant le serrage était aléatoire), par un lien courant dans une glissière de 10 cm sur les reins. Je l'ai remplacé par un élastique actuel cousu sur toute la largeur du dos, laissant volontairement le devant plat et évasé. Avec leur entre-jambes bas et leurs volants travaillés, ils ont l'allure de sarouels anciens et raffinés. Ils sont "canons" et tiennent la place de favoris dans cette collection blanche!

Quelques détails:

Autre version intéressante des pantis, la version vice versa:

Avec leurs larges jambes se terminant en volants, les pantis pourraient être utilisés en cache-épaules ou en petites vestes courtes et destructurées. En effet, enfilés par la fameuse fente du bas, la tête ressortant par l'ouverture de la taille et les bras par chacune des jambes, leurs froufrous pourraient concurrencer les magnifiques engageantes qui dépassaient des manches pagode des robes du 18ème siècle. C'est une version que j'ai dans la tête depuis 2 ans mais elle n'est toujours pas arrivée à son terme et je n'ai toujours pas accouché de cette idée...

2 Les culottes fendues, (et bien fendues! du nombril au creux des reins, rien de tel pour l'aisance!!) ont été bien-sûr recousues aux entournures! Elles composent avec les culottes longues, une collection de shorts, délicatement dentelés, bouffants sur les fesses, de sorte que le postérieur soit bien mis en évidence, (style popotin brésilien mais plus couvert!!!).

3 Les chemises de drap, un peu trop larges, ont été légèrement rétrécies de l'aisselle à la taille, laissant une ampleur volontairement ronde et évasée aux hanches, pour une petite note moderne et originale. Certaines ont été reprisées en appliquant d'anciens motifs brodés. Elles ont, par contre, gardé leur longueur d'origine, parfaite, portées en robe, parfaite aussi, portées en tunique sur des pantis ou des culottes longues.

4 Les longs jupons et les petites brassières ont été réunis pour le meilleur ou pour le pire mais surtout pour former de nouvelles robes longues, légères, style lavandière.

Deux remarques:

La première est d'ordre pratique: J'ai été surprise par la dureté de la toile de drap qui avait servi à la confection des chemises, et dans laquelle il était quasiment impossible de planter une épingle! Un tissage serré pour des dessous véritablement impénétrables!!

La deuxième est d'ordre sentimental: J'ai été émue par les traces du passé laissées çà et là:

- Les nombreuses reprises tissées au fil blanc, appliquées comme de délicates gazes sur les blessures du temps et les bouts de tissus rapiécés inégaux et surprenants, dévoilant les endroits les plus fragiles.

- Les monogrammes, comme autant de signatures... Ce jupon, avait-il été brodé pour une "Madeleine"? Et par qui? Par sa grand-mère? Ou par une "Martha" appliquée, qui tentait là, son premier essai en broderie? Et cette chemise raffinée? Appartenait-elle à un trousseau de mariage? Une "Renée" avait-elle dit oui dans une église froide ou était-ce une "Raymonde" qui du côté de la cheminée, rêvait d'amour en faisant glisser l'aiguille sur des points de plumetis? Leurs vies avaient-elles suivi le chemin tout tracé, cousu du fil blanc de leurs monogrammes?

Je n'ai pas épuisé mon stock de lingerie du siècle passé, certaines vont se rendormir pendant plusieurs mois pour attendre d'autres créations alliant charme et décalage, d'autres vont passer encore quelques nuits blanches (normal c'est la collection !) comme ces deux merveilleuses chemises de nuit en laine vierge que je rêve de transformer pour des créations d'hiver:

Enfin, je décerne une mention spéciale à une création blanche toute en fleurs et boutons de nacre, que je vous présenterai très prochainement; je vous donne un avant goût du projet pour vous faire patienter: